Des récifs à La Tranche sur Mer !

L’automne dernier, un article paru dans la presse locale, doublé par une notice dans la rubrique actualités du site web de la municipalité, a rappelé l’existence sur l’estran tranchais de formations récifales intertidales. De quoi s’agit-il ? Quel en est l’intérêt ?

Tranche nature

Une formation récifale est une construction solide et massive, élevée par des organismes vivant en colonies. Le premier exemple qui vient à l’esprit est celui du récif corallien des fonds peu profonds des mers intertropicales. L’adjectif intertidal précise que ces récifs se développent dans la zone de balancement des marées.

Sur de vastes espaces de notre estran apparaissent à marée basse des massifs d’Hermelles. Ceux-ci sont bâtis par des colonies d’un petit ver marin (Sabellaria alveolata) qui agglomère soigneusement des grains de sable autour de lui pour former un tube qui devient son habitat. Une multitude de ces tubes serrés les uns contre les autres, forment les récifs (bioconstructions) qui, avec le temps, peuvent se développer sur plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur.

Ils sont aussi des stocks de sédiments calcaires, car constitués à partir de sables bioclastiques (fragments de coquillages).

Enfin ils présentent un intérêt patrimonial paysager.

Plusieurs menaces peuvent conduire à leur dégradation voire leur disparition.

Plusieurs menaces peuvent conduire à leur dégradation voire leur disparition. Le piétinement des pêcheurs à pied, comme l’action mécanique des vagues, risquent à la longue de les fractionner et empêcher leur reconstruction. Ils peuvent être « étouffés » par la colonisation des moules, des huîtres ou la prolifération d’algues vertes. Une forte turbidité des eaux peut conduire à leur envasement progressif.

Rappelons que le Parc Naturel marin est une entité de l’O.F.B. (Office Français de la Biodiversité, créé le 01/01/2020) et qu’il a la responsabilité de la préservation de nombreux habitats riches et diversifiés sur son périmètre tout en autorisant un développement durable des activités maritimes.

Si des scientifiques, sous l’égide de l’U.E., se préoccupent de la préservation des massifs d’Hermelles, il nous appartient à tous, promeneurs, pêcheurs à pied, plaisanciers de veiller à ne pas les dégrader. Des panneaux d’explications seraient les bienvenus sur nos plages (au Grouin du cou et à la Grière par exemple).