La baie de l’Aiguillon : restauration des vasières

Le plan de gestion de la réserve a pour but, entre autres, d’améliorer le fonctionnement écologique des vasières ; d’anciennes structures conchylicoles, abandonnées, les encombrent et il a été décidé de les enlever pour retrouver une évolution naturelle du milieu.

Tranche nature

L’an passé, je vous incitais à vous pencher sur l’intérêt écologique de la baie de l’Aiguillon, ce milieu naturel composé de vasières (4000 ha) et de prés salés (1200 ha environ, les mizottes). J’avais évoqué en particulier le plan de gestion LIFE, financé à 60% par l’Europe et élaboré conjointement par le Parc naturel Régional du Marais Poitevin (P.N.R), l’Office National de la Faune sauvage (O.N.C.F.S.) et la Ligue de la Protection des Oiseaux (L.P.O.).
Ce plan étalé sur 5 ans (2016-2020) est destiné, entre autres, à améliorer le fonctionnement écologique des vasières et à étudier le régime alimentaire des oiseaux d’eau migrateurs. Ils sont en effet nombreux à fréquenter la baie de l’Aiguillon. Au cours de l’hiver 2018-2019, la baie a accueilli plus de 30.000 anatidés (sarcelles d’hiver, canards cols verts, bernaches, oies cendrées…) et près de 70.000 limicoles (avocettes, barges, bécasseaux…).
L’enjeu est donc de recréer des vasières où les oiseaux migrateurs trouvent leur nourriture. Les hectares de vasières qui, depuis plusieurs décennies, avaient été recouvertes par des amas d’huîtres et d’anciennes structures conchylicoles abandonnées (les crassats) ont commencé à être nettoyés.

La baie de l’Aiguillon vue aérienne

Trois sites sont concernés : l’un sur le canal de Luçon, un autre sur Charron et le troisième sur la pointe de l’Aiguillon ; Les travaux ont commencé sur cette dernière en septembre 2019 et se poursuivront jusqu’en février 2020. Ils reprendront en septembre 2020 si la prolongation du programme LIFE est validée.
Les travaux sont réalisés à marée basse (coefficient 70 et +), à l’aide d’une pelleteuse munie d’un broyeur pour les huîtres ; les tables d’anciennes structures de 6, 7 et 8 mètres sont triées et ramenées à terre pour être recyclées ainsi que les pieux. Conjointement, dans le cadre du LIFE, est menée une étude sur la capacité de la baie et des prairies humides à fournir l’alimentation pour les canards hivernants.
Des prélèvements de 270 échantillons de gésiers et de jabots de différentes espèces ont été réalisés à 3 reprises, sur divers secteurs : La Tranche, Grues, Puyravault, Esnandes, Charron. Les graines ingérées sont analysées (soude, salicorne, carex…)

L’enjeu est donc de recréer des vasières où les oiseaux migrateurs trouvent leur nourriture.

Le programme LIFE comporte aussi un volet de vulgarisation auprès du grand public :
- Des lettres d’information sur les sites internet comme la lettre sur l’évolution morphologique et sédimentaire de la baie ;
- Un fascicule de terrain à destination des enfants de 10-12 ans, illustré par Benoit Perrotin, a été édité fin 2019 ;
- Une exposition gratuite « Poses en baie de l’Aiguillon » est mise à disposition depuis 2017.

La baie continue à offrir aux amateurs de balade et aux photographes son cadre exceptionnel, fragile. Récemment, Le site de la pointe a été embelli par l’enlèvement et le nettoyage de certaines parties de structures en béton (éléments d’anciennes digues). De nouvelles ganivelles ont été installées pour border les voies d’accès à la mer et éviter les cheminements épars qui perturbent les oiseaux, particulièrement en période de reproduction.

Alors, profitons de ce site tout en le respectant.

Pour en savoir plus : http://www.reserve-baie-aiguillon.fr/ http://www.life.reserve-baie-aiguillon.fr/ http://www.facebook.com/lifebaieaiguillon/